Les bistrots et cafés, l’éternel incontournable de la restauration française.
Malgré un ancrage des bistrots et cafés dans les pratiques des Français, ces lieux de rencontre et de convivialité font face ces derniers temps à une chute drastique de leur nombre. Pour sauvegarder ce patrimoine français, plusieurs restaurateurs se sont lancés dans des démarches pour faire reconnaître l’art de vivre dans ces lieux. En parallèle, une nouvelle génération de restaurateurs s’empare du sujet et redonnent une nouvelle vie à ces lieux empreints d’histoire.
Malgré un ancrage des bistrots et cafés dans les pratiques des Français, ces lieux de rencontre et de convivialité font face ces derniers temps à une chute drastique de leur nombre. Pour sauvegarder ce patrimoine français, plusieurs restaurateurs se sont lancés dans des démarches pour faire reconnaître l’art de vivre dans ces lieux. En parallèle, une nouvelle génération de restaurateurs s’empare du sujet et redonnent une nouvelle vie à ces lieux empreints d’histoire.
L’art de vivre dans les cafés et bistrots reconnu au patrimoine culturel immatériel français
Après 6 ans de travail acharné pour la reconnaissance de l’art de vivre dans les bistrots et cafés de France par Alain Fontaine et son association Bistrots et Cafés de France, le Ministère de la Culture a inscrit le 27 septembre 2024 les bistrots et cafés au patrimoine culturel immatériel français. Il s’agit là d’une étape importante avant de porter le dossier jusqu’à l’Unesco pour une reconnaissance à l’international.
Ce n’est cependant pas une reconnaissance de l’espace physique qui est ici portée, mais de l’ensemble des pratiques culturelles et sociales qui s’y passent. Dans les cafés et bistrots, s’entremêlent différentes générations, se retrouvent les habitants du quartier ou du village autour de l’emblématique comptoir. Chacun se retrouve dans cet espace convivial pour boire un café, un verre de vin, ou manger un bon plat. La rencontre est en effet un incontournable de ces lieux souvent chargés d’histoire.
Les bistrots et les cafés, une institution depuis des siècles
Souvent associés à la culture populaire, créatrice de liens sociaux importants dans les quartiers et les villages, les bistrots et les cafés sont très ancrés dans l’histoire nationale. Mais aujourd’hui, nombreux sont ces lieux de convivialité qui ont disparu au fil des années, laissant souvent place à des fast-food ou des coffee shops qui ne rendent que trop peu hommage à la gastronomie française et à l’art de vivre à la française.
Les bistrots et les cafés ont de commun qu’ils sont des lieux de rencontre et de débat par excellence, où l’on échange, où l’on se donne des nouvelles, ou encore où l’on refait le monde avec son voisin de comptoir. Et tout cela ne sort pas de nulle part
L’apparition des cafés en France date du XVIIe siècle, moment où apparut pour la première fois la boisson du même nom sur le territoire français. En 1672, s’ouvre à Paris le premier café, sans grand succès. Quelques années plus tard, c’est au tour de Procope d’ouvrir, le premier café à offrir des boissons de qualité et un peu de restauration, qui devient alors le lieu de rendez-vous des philosophes des Lumières et lance la mode du café comme lieu de rassemblement et de lien social. À la fin du XVIIIe siècle, les classes populaires sont elles aussi séduites par les cafés, où ils se retrouvent entre amis.
C’est quelques siècles plus tard, au XIXe, que naissent les bistrots. Contrairement aux cafés, ce sont uniquement des débits de boissons, aussi appelés “assommoirs” puisqu’on y boit des verres de vin, d’alcool de fruits, ou d’autres liqueurs pour assommer ses soucis. Peu à peu, ces lieux ajoutent à leur carte de vin des charcuteries régionales, avec une forte influence des Auvergnats. Au XXe siècle, le bistrot incarne le lieu du brassage social typique de la culture urbaine. Le bistrot des Trente Glorieuses témoigne d’ailleurs de l’uniformité nouvelle d’une société, où s’entremêlent ouvriers, bourgeois et artisans.
Au fil du temps, ces lieux que sont les cafés et bistrots sont devenus des lieux de rencontre, cumulant parfois plusieurs activités (café-épicerie, café-station service, café-poste…) et endossant de multiples rôles sociaux (lieu de rendez-vous, salle des fêtes, foyer communal, salle des jeunes, annexe de la mairie…), notamment dans les campagnes. Conçus alors comme des espaces intermédiaires entre travail et maison, entre espace public et privé, les cafés et bistrots sont devenus des espaces refuges, où se tissent des affinités.
Alors que ces lieux de vie sont indissociables de l’art de vivre à la française, d’année en année, la pratique du bistrot et du bar décline à partir des années 1970. Depuis le XXIe siècle, de nombreux bars et cafés baissent le rideau face aux foyers de plus en plus confortables, notamment dans les espaces ruraux qui voient fermer le dernier commerce et lieu de rassemblement du village.